Jean-Pierre MARTY, dirigeant des établissements A.MARTY 2
Médiathèque (photothèque, sonothèque, vidéothèque)
Identifier:
150506_clu_bia_g_007
Description
l'aventure des établissements MARTY débute avec le grand-père de Jean-Pierre MARTY. Abel MARTY, originaire de Toulouse, arrive à Cluses en 1917 où il est élève de Charles PONCET à l'École Nationale d'Horlogerie. Son beau-père voit en lui un homme intelligent et l'embauche dans son entreprise qui vend alors du charbon et du vin.
Jean-Pierre MARTY rend hommage à cet homme qui «fera des choses extraordinaires» et amènera cette entreprise à être l'un des principaux fournisseurs d'énergies du territoire (charbon, gaz, puis produits pétroliers), ainsi qu'un associé des décolleteurs, en leur fournissant métaux, huiles et autres produits associés dérivés des produits pétroliers.
«Il meurt à 72 ans sur son bureau un dimanche matin. C'était sa vie : quand on faisait un repas de famille, ça durait 1h car il repartait au bureau l'après-midi» «Pendant la guerre, il fait une mine aux Carroz d'Arâches qui produit 35 000 tonnes de charbon. Il avait créé un téléphérique pour descendre le charbon depuis Arâches jusqu'en en bas de la vallée ; un relai emmenait ensuite le charbon dans des wagons SNCF, puis ça partait généralement par camion pour les fonderies.... Démarrer ça en 1942 jusqu'en 1950, il fallait être courageux ! »
C'est encore ce grand-père qui, partant de cette entreprise qui était « le bougnat d'autrefois » , créé le département métaux : le décolletage se développait, il avait une formation technique, il s'est lancé dans ces produits...
Le père de Jean-Pierre MARTY prend à son tour l'entreprise, et ferme l'activité vin. «Il a peut-être fait une erreur stratégique. On avait une cave exceptionnelle du fait que mon grand-père avait racheté aux CARPANO cette fameuse église du centre ville qui avait des murs de 2,40 m et une température constante de 13°. J'aurais été aux commandes à l'époque, j'aurais gardé les vins fins car nous avions une très bonne clientèle de décolleteurs, qui alors donnait des cadeaux de fin d'année, du champagne, des manteaux de fourrure....ça marchait comme ça ! C'est plus vrai maintenant, les décolleteurs sont au quart de centime près, les acheteurs ont le couteau entre les dents, les clients sont des multinationales.... Le marché a bien changé.»
«Mon grand-père, s'il est resté ici, c'est qu'il a tout de suite vu la proximité de la Suisse, l'industrie du ski et des remontées mécaniques, l'hôtellerie....il n'est jamais retourné à Toulouse.»
« Marchand de charbon et débitant de vins: c'était le bougnat de l'époque »
Photographie issue de l'enquête et l'exposition « Portraits du décolletage » de Caroline HOUAL
En diaporama, l'objet représentatif qu'a choisi Jean-Pierre MARTY: la lampe à huile qu'un fournisseur de métaux lui avait offert. Un cadeau qui se trouve toujours sur son bureau, qui mélange décolletage, chaudronnerie, huile, et qui lui rappelle leur activité de la mine d'Arâches. En cas de coupure de courant, et par manque de lampe de poche, elle est une précieuse source lumineuse.
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