Julie GNUVA, directrice de DGIN Décolletage, dans les locaux de Dgin Tonic
Médiathèque (photothèque, sonothèque, vidéothèque)
Identifier:
150506_clu_bia_g_011
Description
En 2001, diplômée de l'École supérieure de commerce de Grenoble, Julie GNUVA cherche du travail. «En attendant de trouver», elle est embauchée chez son grand-père ; celui-ci a alors 76 ans, et a toujours un pied dans la maison : «si un décolleteur ne prend pas sa retraite à 60 ans il ne l'a prend jamais» me dit Julie. Dante GNUVA arrive d'Italie à pieds à l'âge de 6 ans ; son père est casseur de pierres. A l'image de beaucoup de décolleteurs de l'époque, chemin faisant, il crée son entreprise dans les années 60 : GNUVA industrie, à Scionzier.
Pour Julie, la situation est différente : «concours de circonstances, quelques mois après mon arrivée dans l'entreprise, plusieurs membres de la direction quittent le navire. J'accepte alors de reprendre l'entreprise et en septembre 2001 je suis nommée directrice générale. J'ai alors 23 ans et je ne connais rien au décolletage».
Être propulsée à la tête d'une entreprise, «c'est une expérience très formatrice», «tu ne perds pas de temps». Ceci dans un contexte où en plus l'entreprise va mal, et où il faut avoir la confiance des banques. Les équipes de l'entreprise lui donnent également sa chance, par respect pour ce patron paternaliste que tout le monde appelle «Papy». Et puis, «ils n'avaient pas trop le choix non plus» dit elle très pragmatique.
Je l'interroge sur la spécificité du métier de patron-décolleteur, sur ce territoire. «Ici, c'est la plus belle concentration au monde de décolletage. Dans un rayon de 30km on a tout, c'est un confort extraordinaire. On a le fournisseur à côté tout le temps, l'expert est là, les formations sont là.... C'est ce qui nous sauve probablement de la concurrence internationale : tout ce savoir-faire et ses compétences réunies. Mais c'est aussi un métier de dingue, avec un rythme de fou et des exigences terribles : du coup, on est très exigeants avec nous mêmes. Je pense qu'on ne nous comprendrait pas si on était ailleurs.»
Nous nous quittons en parcourant les ateliers de Dgin et en échangeant sur nos nuits trop courtes de jeunes mamans.
Photographie issue de l'enquête et l'exposition « Portraits du décolletage » de Caroline HOUAL
En diaporama, l'objet représentatif qu'a choisi Julie GNUVA: la loupe d'horloger de «Papy», toujours utilisée dans l'entreprise, dont la précision permet de vérifier la qualité des pièces fabriquées.
Rights
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