Louis et Paulette MIRIGAY dans le jardin de leur maison du lotissement de Messy
Médiathèque (photothèque, sonothèque, vidéothèque)
Identifier:
150506_clu_bia_g_013
Description
Pour interviewer Louis et Paulette MIRIGAY, il faut parler fort: en 40 ans de décolletage, le volume sonore des machines a eu raison de leur audition ; mais pas de leur enthousiasme et de leur couple ! Leur fils, Pierre, a convaincu Louis de me rencontrer pour me raconter son parcours dans l'industrie du décolletage. Il est présent pendant l'entretien, et lui aussi enregistre nos échanges pour conserver cette mémoire d'un homme qui, comme nombre de ses « copains » de l'époque, est un patron-décolleteur qui s'est fait par lui-même: bricoleur, débrouillard, pragmatique, avec l'envie d'avoir sa propre affaire.
«Quand j'ai quitté l'école, à 16-17 ans, j'ai échoué mon entrée à l'École d'horlogerie : je faisais trop de fautes d'orthographe...j'en fais toujours d'ailleurs ! J'ai alors décidé que ce n'était pas la peine de recommencer, et je suis allé comme apprenti chez CARPPANO, payé 4 francs de l'heure. Ma mère travaillait chez CARPANO, mon père avait sa forge là au Pont Vieux. Le soir j'allais au cours, mais j'ai pas appris grand-chose... ».
Pour les besoins de certaines pièces, son père forgeron avait une petite machine à décolleter dans son atelier.
«J'suis resté apprenti une année ou deux. Mais il y avait cette machine dans la boutique de mon père....je voulais essayer...j'avais envie de travailler pour moi ! Et je me suis mis à travailler pour moi : j'avais 18 ans, je faisais des écrous.»
C'était en 1947.
De retour du service militaire, il travaille pour la famille de celle qui deviendra sa femme ; ils avaient une entreprise de décolletage. «J'ai travaillé pour eux, ils m'ont donné des commandes à façon : ils faisaient livrer le métal et je faisais les pièces. J'avais pour cela racheté une machine : 80 000 francs... C'est ma marraine qui m'avait donné une partie de l'argent. »
Il se marie et grâce à l'aide de sa belle famille qui leur donne un terrain pour construire un atelier, il créé avec son beau-frère l'entreprise Fondex. En 1963, il quitte la Société Fondex et il crée la Société Dama. En 1990, il passe la main à son fils qui revendra l'entreprise en 2010, avec un certain regret.
Photographie issue de l'enquête et l'exposition « Portraits du décolletage » de Caroline HOUAL
En diaporama, l'objet représentatif qu'ont choisi Louis et Paulette MIRIGAY: Parmi leurs clients, Singer leur commandait des bobines pour machines à coudre. Pièces dont Mme Mirigay, qui a toujours «donné la main» dans l'entreprise, fait encore bon usage.
Rights
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