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Mino FAÏTA dans son jardin.

Médiathèque (photothèque, sonothèque, vidéothèque)

Identifier:
150507_clu_bia_g_008
Description
« La maladie du décolletage,c'est le besoin en main d'oeuvre » Mino FAÏTA, originaire des Pouilles, il immigre en France dans les années 50 pour chercher du travail à Cluses. Il réussira à devenir titulaire d'une maîtrise d'histoire, et est aujourd'hui l'un de ceux qui écrivent sur l'histoire du bassin de Cluses. Mino FAÏTA est une figure bienveillante dans mon cheminement. Il est l'un de mes tous premiers « contacts ». Lui-même mène des travaux de recherche et d'écriture, notamment sur l'histoire de l'immigration italienne. Originaire du sud de l'Italie, son récit personnel «d'italien à Cluses» est digéré, distancié. «Mon histoire d'italien à Cluses est sans doute l'une des plus simples. J'arrive pour la première fois à Cluses le 15 août 1958, j'ai 14 ans. Je passe avec des papiers en règle : un laisser passer, un permis de séjour touristique de 3 mois ; c'est une astuce que tout le monde connait. Trois mois sont suffisants pour se faire connaitre et trouver du travail. La plupart du temps, lorsque nous arrivions, nous étions sûrs de trouver du travail dès le lendemain. C'est bien ce qui s'est passé : le surlendemain, je travaillais. Mais je n'avais pas l'âge légal pour travailler. Je suis arrivé régulièrement, mais je travaillais clandestinement, caché, au sens premier du terme». Il est embauché par un serrurier qui le recouvre d'une toile lorsqu'ils se déplacent dans sa camionnette. Arrivé à Cluses avec la mission de travailler pour envoyer de l'argent à sa famille, il est trop jeune. Il rentre un temps en Italie avant de revenir définitivement en Vallée de l'Arve en mai 1961; il sera bientôt suivi d'une partie de sa famille. Là, il est embauché dans un atelier de reprise, puis évoluera dans le décolletage pour prendre finalement, quelques années plus tard, la qualification d'ouvrier décolleteur. Curieux, il apprend le français dès son arrivée: «si on ne connait pas la langue, on ne connait pas les lois, les règles». Il entretient des relations avec ses compatriotes, qui se regroupent en communautés régionales: les piémontais, les vénéto-frioulants, les calabrais. Un bref passage en Suisse lui fait dire qu'à Cluses cependant, en tant qu'étranger, «on se sentait sur un pied d'égalité». Surtout amoureux de l'école, il réussi à suivre en parallèle de son travail une formation universitaire qui l'amènera à l'enseignement des lettres et de l'histoire. Photographie issue de l'enquête et l'exposition « Portraits du décolletage » de Caroline HOUAL En diaporama, l'objet représentatif qu'a choisi Mino FAÏTA: son dictionnaire d'italien. A son arrivée en 1961, sa valise contient peu de choses: quelques vêtements, des photos, et ce dictionnaire d'italien, symbole pour lui de l'importance de continuer à parler sa langue natale.
Rights
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Avec la participation des communes adhérentes au Réseau Patrimoines et Territoires de l'écomusée PAYSALP et le soutien de :