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Pierre LACROIX, chef d'entreprise à la retraite devant les machines à commande numérique

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Identifier:
150507_clu_bia_g_010
Description
"Je me suis éclaté dans l'entreprise " Mémoire S.N.dec - Pierre LACROIX Extraits: Reconnaissons que notre profession n'est pas dépourvue de folklore. [...] Pendant les heures chaudes rassemblant favorables et opposants au CTDEC, nous avons vu un patron taper sur l'épaule du préfet en lui disant : «Monsieur le préfet, si vous voulez faire coiffeur, vous pouvez pas, mais n'importe qui peut faire décolleteur». Les paroles de ce petit homme grassouillet sont entrées dans la légende. Quand on sait qu'il était lui-même marchand de cochons quelques années auparavant...Bravo pour la réussite de ces entrepreneurs courageux dont la témérité a été récompensée, comme ce boucher du Fayet ou ce marchand de tommes de Thuet ». C'est dans les locaux du Centre technique de l'industrie du décolletage (CTDEC) que je rencontre Monsieur Pierre LACROIX. C'est un homme de 93 ans à l'oeil pétillant et l'intelligence vive. Si l'objet premier de l'interview est la naissance du CTDEC, le prologue de notre conversation est un retour sur la jeunesse de Pierre LACROIX dans le contexte de la seconde guerre mondiale : son entrée manquée aux Arts et Métiers en 1939 du fait de la déclaration de guerre, son stage chez le fabricant de machines PETERMAN en Suisse alors que Cluses est sous le joug allemand, «son spleen» et son retour en France en «sautant la frontière» pour retrouver sa famille, l'aide du Directeur départemental du travail d'alors «un type remarquable, un super résistant» qui lui permet d'avoir des papiers en règle et une carte de travail.... En 1958, à la mort de son père, il prend la tête de l'entreprise familiale de décolletage: il devient «gérant minoritaire» d'une «entreprise qui tourne bien, très bien même». «Expérience dans laquelle je me suis éclaté», me répète-t-il à deux reprises. Pour sûr: il est passionné par la technique et l'innovation. Son implication dans la naissance du CTDEC est liée à son investissement dans le Syndicat national du décolletage: alors basé à Paris, le SNDEC a une section locale en Haute-Savoie, dont Pierre LACROIX est trésorier. Une opportunité leur vient du syndicat de la métallurgie, dont dépendait le décolletage: celle de créer un centre technique spécifique à cette branche professionnelle. Objectifs: permettre l'expansion de la profession, en améliorant la qualité et la capacité productive. «C'était sous l'air de POMPIDOU» l'enjeu était de renforcer le système productif français via des mesures étatiques. Le CTDEC est ainsi fondé en 1962, et pour son fonctionnement le Syndicat demande une contribution financière aux décolleteurs, à hauteur de 1/1000 du chiffre d'affaire. Cette taxe provoque «un tollé général» auprès des décolleteurs malgré «cette modique cotisation» ; et de préciser que «pour ébranler des décolleteurs, il faut se lever tôt». Les avoirs de redevances impayées par certaines entreprises sont annulés quelques années plus tard, et le CTDEC repart sur de nouvelles bases, avec des missions de formation, recherche et conseils spécifiques à la profession Photographie issue de l'enquête et l'exposition « Portraits du décolletage » de Caroline HOUAL
Rights
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Avec la participation des communes adhérentes au Réseau Patrimoines et Territoires de l'écomusée PAYSALP et le soutien de :