• Cassette de l'enregistrement (recto)

Mots clés

Enquête autour de la production du reblochon en Val de Thônes avec Benjamin CHALLAMEL.

Médiathèque (photothèque, sonothèque, vidéothèque)

Type/Variété
Enregistrement audio
Identifier:
FVTMB-14
Description
Cette cassette audio provient du fonds d’archives sonores constitué au fil des années par le groupe des Patoisants du Val de Thônes (membre de la fédération Lou Rbiolon).
Une partie des cassettes a été transmise par Michel BIBOLLET, actuel président du groupe, et l’autre par Ida MERMILLOD-GROSSEMAIN née SYLVESTRE-GROS-MAURICE (1929-2021), habitante des Villards-sur-Thônes et auteure de nombreuses publications sur la langue francoprovençale.

Il s’agit ici de l’enregistrement d’une discussion en français autour de la production de reblochon, fromage emblématique du val de Thônes, et son histoire. Celle-ci rassemble plusieurs enquêteurs, issus des Amis du Val de Thônes, qui interrogent Benjamin CHALLAMEL, originaire de La Giettaz et l’un des acteurs principaux de l’histoire du Syndicat Interprofessionnel du Reblochon.

Face A 
A.1- L’un des participants évoque l’avancée de ses recherches sur le sujet du reblochon.
A.2- La mention historique la plus ancienne du fromage qui pourrait être le reblochon remonterait à 1572, dans un poème de Jacques PELLETIER DU MONT écrit en l’honneur de la princesse Marguerite DE FRANCE.
A.3- La première mention du mot « reblochon » lui-même remonte à 1699 (et 1807 dans les rapports officiels).
A.4- Mention des travaux de l’ethnologue Arnold VAN GENNEP (1873-1957) qui fait remonter l’existence du reblochon à l’époque romaine, ce dont doutent les personnes présentes.
A.5 et A.6- L’un des participants a consulté les archives d’Auguste THEVENET, qui met en avant les recherches du chanoine POCHAT-BARON sur le sujet, popularisées par M. COCHAT lors d’une conférence avant-guerre.
A.7- L’étymologie du mot « reblochon ».
A.8- Evaluation critique des travaux de COCHAT sur le reblochon.
A.9- La méthode de recherche d’un des interlocuteurs.
A.10- Le passage d’une simple consommation familiale du reblochon à la commercialisation remonterait à la période 1860-1870.
A.11- Il existe des diplômes remis lors de concours agricoles dès 1892.
A.12- Description d’un registre de 1873 concernant le reblochon « Le Pédat », ainsi que d’un registre ultérieur concernant la famille THEVENET.
A.13- Discussion autour de certaines autres sources potentielles.
A.14- Le livre de comptes de Cyrille SYLVESTRE-GROS-MAURICE (né en 1835) mentionne ses ventes de reblochon hebdomadaires à partir de 1865-1866.
A.15- La commercialisation du reblochon serait contemporaine du développement du chemin de fer, qui facilitait l’exportation de ce fromage. Certaines communes comme Manigod, Les Clefs ou Dingy-Saint-Clair ne s’y sont mises qu’à l’époque de la Première Guerre mondiale. Puis certains habitants de ces communes ont émigré pour créer des fruitières, vers 1930.
A.16- L’un des interlocuteurs évoque une réunion ayant rassemblé de nombreux producteurs de reblochon, qui a permis de cartographier la production fermière de ce fromage. Cette carte a permis de réaliser une enquête de terrain.
A.17- Les participants à la réunion se préparent à aller déjeuner chez Ida MERMILLOD-GROSSEMAIN.
A.18- Le terme « reblochon » est générique, et non géographique.
A.19- Intermède pendant lequel les participants organisent leur repas du soir.
A.20 à A.23- Autour de la création du Syndicat des Producteurs de reblochon dans les années 1930, et de la tentative d’obtenir une appellation d’origine géographique, rejetée par un jugement du 18 novembre 1938 (« reblochon » n’étant pas un lieu-dit). La période de la guerre a empêché les producteurs de faire appel.
A.24- Un décret du 5 octobre 1942 reconnaît toutefois le caractère « original et local » du reblochon.
A.25- L’arrivée de l’informateur au sein du Syndicat, en 1955.
A.26- Le décret de 1942 limite la production du reblochon au seul département de la Haute-Savoie.
A.27- Le décret du 26 octobre 1953 contient une description du reblochon mais ne limite pas sa fabrication à la Haute-Savoie.
A.28- Réflexion sur les raisons du décret de 1953.
A.29 à A.31- Suite à l’action du Syndicat, un amendement est proposé au sénat le 19 octobre 1955 par un élu communiste, M. PRIMET (1910-1984). Les producteurs en profitent pour distribuer des reblochons gratuits devant le Sénat. L’amendement est voté le 28 novembre 1955 et donne 6 mois au Syndicat du Reblochon pour déposer une requête.
A.32- Les participants dégustent un apéritif à la noix local.
A.33- Précisions sur la loi de 1955. Pour bénéficier d’une appellation d’origine, un fromage doit provenir d’un lait produit, livré et transformé dans une aire traditionnelle & présenter une originalité propre et avoir bénéficier d’une notoriété certaine.
A.34- La requête du Syndicat du Reblochon est déposée comme demandé dans les six mois suivant la loi de 1955, et sera étayée par une enquête de terrain (déjà citée en A.16), réalisée par l’informateur aux côtés de Fernand PERRISSIN.
A.35 à A.37- L’instauration d’un Comité national des appellations d’origine, auquel participait l’informateur, tout en restant producteur de reblochon.

Face B 
B.1- La participation de l’informateur au Comité national des appellations d’origine.
B.2 et B.3- Le Comité national des appellations d’origine compte alors en son sein le président national de l’Union des Coopératives Laitières, M. DE LAULANIÉ (originaire de Ligujé dans la Vienne). Une enquête est réalisée les 24 et 25 avril 1957.
B.4 à B.6- La zone d’appellation du reblochon déborde des limites de la Haute-Savoie, un producteur du Val de Thônes, un certain M. ROUTIER du Grand-Bornand, s’étant anciennement installé en Vallée de Suse (Piémont, Italie). Ces producteurs italiens de reblochon allaient en alpage au Mont-Cenis. Des reblochons ont donc été produits anciennement sur les communes de Lanslebourg et Lanslevillard. Pour preuve, ces fromages ont été médaillés à Bruxelles en 1910.
B.7- Les tentatives infructueuses de l’informateur de remettre en cause l’extension de la zone d’appellation à la région de Lanslebourg.
B.8- Un reblochon de marque « Petit saint-Bernard » existe donc en Haute-Maurienne. Le mode de production local varie quelque peu de celui connu en Val de Thônes.
B.9- Les détails de la délimitation de la zone d’appellation du reblochon, avec l’aide de l’avocat Maître BOSSON.
B.10- Les raisons de l’extension de la zone d’appellation jusqu’en Val d’Arly.
B.11- Le contre-exemple du Saint-Nectaire, copié et presque détrôné par le Saint-Paulin.
B.12- Discussion autour de la pertinence de l’appellation « reblochon fermier ».
B.13- Réflexion sur la difficulté pour un député de déposer une proposition de loi, et sur l’existence de groupes de pression.
B.14- La lutte pour l’obtention de l’appellation d’origine contrôlée.
B.15- L’évolution de la dénomination et de l’organisation du Syndicat. Les noms de Roger BOUVIER et Laurent SYLVESTRE sont cités.
B.16- Sur le dépôt de différentes marques de reblochon par des producteurs concurrents, ayant donné lieu à un procès.
B.17 et B.18- Autour de l’abbé MERMILLOD et ses recherches.
B.19- L’informateur présente le diplôme de 1892 cité en A.11.
B.20- Discussion autour des concours agricoles anciens. 
B.21- L’un des enquêteurs a proposé la création d’une « confrérie du reblochon ».
B.22- Discussion autour de différents articles d’histoire locale sur la période de l’Occupation.
B.23- L’informateur se souvient avec émotion de son retour aux Villards en tant que prisonnier de guerre.
B.24- Conclusion de la réunion.
Sujet
Enquête
Rights
Ce document a été numérisé par l’association Terres d’Empreintes dans le cadre d’un plan de numérisation des archives de Lou Rbiolon, Fédération des groupes de langue savoyarde. Cette numérisation a reçu le soutien de la Région Auvergne-Rhône-Alpes, du Conseil Savoie-Mont-Blanc, ainsi que de différentes structures (mécénat, associations) et individuels investis dans la sauvegarde de la langue francoprovençale. ;Terres d'Empreintes;Michel Bibollet

Avec la participation des communes adhérentes au Réseau Patrimoines et Territoires de l'écomusée PAYSALP et le soutien de :